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Les moyens linguo-stylistiques de letude du texte скачать рефераты

p align="left">Cette position permet de proceder a des inventaires precis. Il est, en effet, facile de classer les infractions au code de la langue soutenue que l'on rencontre dans cette expression courante dans la bouche de Berurier : « Le mec dont au sujet duquel je vous cause...» Mais cette position ne permet guere d'obtenir un bon resultat avec le vers celebre de Victor Hugo: «Sa barbe etait d'argent comme un ruisseau d'avril». On pourra repondre que le vers de Hugo represente ici, non pas une infraction au code de la langue, mais une difference par rapport au niveau non marque de la parole -- quelque chose comme un « degre zero de l'ecriture » (R.Barthes), sorte d'etat neutre, d'usage moyen dont on admet l'existence -- et que cette difference est un ecart qui permet de definir le style. Le celebre Aujour-d'hui, maman est morte de Camus representerait assez bien ce niveau non marque ; mais cette « non-marque » envahirait-elle L'Etranger du debut a la fin, elle defini-rait finalement un style : le choix d'une ecriture non marquee (encore faudrait-il pouvoir dire ou commence et ou finit une telle ecriture) est, en fin de compte, une marque voyante. En revanche, s'il est vrai que le style est ecart par rapport a l'usage non marque, il faudrait admettre que le Voltaire qui suit, dans sa correspondance, l'usage soutenu du francais de sa classe et de son temps, n'a pas de style.

On s'apercoit vite, a la suite de Mounin, que la notion d'ecart bute sur une difficulte importante : tout choix n'est pas style, et certains ecarts ne sont, apres tout, que « des gadgets stylistiques sans aucune fonction poetique ». L'ecart est, certes, une caracteristique du style, mais, a lui seul, il ne saurait faire tout le style ; il peut meme n'avoir qu'une place restreinte (exemple de la correspon-dance de Voltaire). A cela, on ajoutera que la marque elle-meme est relative : un cliche qui repre-sente une « non-marque » dans l'usage courant peut devenir une marque dans un texte litteraire par exemple ; inversement, un mot banal dans un poeme de Michaux qui privilegie les neologismes, inconnus du langage usuel, prend le relief particulier d'une marque distincte.

Les stylistiques de l'ecart ont donne des resultats interessants, souvent admirables. G.Marouzeau, R.Jakobson, avec des demarches differentes, ont fonde leurs travaux sur cette notion. Peut-etre, pour eviter les ecueils que nous venons d'enumerer brievement, pourrait-on remplacer la notion d'ecart par celle de variables. Plutot que d'essayer de definir l'ecart par rapport a un code, vaudrait-il mieux essayer de cerner des variables par rapport a d'autres variables, cela par la delimitation d'un corpus. Pour eviter aussi cet ecueil que constitue l'ecart, M.Riffaterre remplace la norme par le contexte et fait appel a la notion de probabilite. L'ecrivain, en effet, utilise un surcodage constitue de procedes dont le role est de souligner (« le langage exprime » -- « le style souligne »). Par ce surcodage, il rend imprevisibles les elements qu'il desire imposer au decodage. Plus cette imprevisi-bilite est grande, plus la probabilite donc est faible, plus il y a style.

Mais on remarque que, ici encore, on en est reduit a mesurer un ecart (entre ce que l'on attend d'apres le contexte, et ce que le texte nous donne). Cet ecart est bien mince dans la correspondance de Voltaire ou le degre de probabilite est grand. Peut-on dire que le style de Voltaire existe a peine ?

Ce que nous venons de voir nous montre que le style est un phenomene complexe, difficile a enfermer dans une formule generale, ou dans une mesure simple et universelle. On aura besoin de bien des outils pour arriver a le cerner d'une maniere satisfaisante. C'est que l'oeuvre litteraire est un temoignage humain, personnel, et que, comme tel, elle met en mouvement un reseau complique et deli-cat d'elements divers. On approchera peut-etre un peu plus de la realite du style avec la notion de connotation.

Si tout signifiant a un signifie linguistique connu des membres de la meme communaute parlant la meme langue, il n'en est pas moins vrai que tout signi-fiant comporte un certain nombre de donnees de nature non linguistique qui ne coincident pas d'un sujet parlant a un autre. Nous n'apprenons pas les mots dans des situations identiques ; cela explique que chacun de ces mots porte une charge affective qui varie d'individu a individu. C'est pourquoi tel poeme me bouleverse qui n'atteint mon voisin que mediocrement.

C'est pourquoi la stylistique est chose si difficile : les connotations sont essentielles pour comprendre ce qu'est le style de tel ecrivain et pour comprendre pourquoi cet ecrivain me touche ; mais le domaine qu'elles nous revelent est difficile: une analyse scientifique, systematique donc, est encore a inventer. On peut cependant tirer tout le parti possible de ce que la linguistique nous offre et, donc, reduire le champ de nos incertitudes par l'utilisation metho-dique des moyens d'investigation qu'elle nous propose : donnees de la linguisti-que historique et donnees de la linguistique descriptive dans tous les domaines : phonique, morphologique, syntaxique, lexical.

Du Moyen Age au XIXe siecle, la stylistique est tout entiere contenue dans la rhetorique, heritee de l'Antiquite. La rhetorique, « a la fois science de l'expres-sion et science de la litterature », se preoccupait de l'analyse du discours : de son argument (inventio), de sa composition (dispo-sition, du choix de ses termes (elocutio -- etude des figures ou tropes).

Art de composer un discours et art de persuader par consequent, la rhetorique a sans cesse montre un double visage : normatif et descriptif (puisque son analyse lui fournissait les moyens de son enseignement). En refusant la visee normative de cette discipline (refus legitime, car un art d'ecrire n'avait plus sa raison d'etre), le romantisme a contribue a sa ruine. Depuis, la rhetorique est tenue en bien mediocre estime. C'est trop vite oublier (une fois denonces son aspect contraignant et sa «rage de nommer», comme l'ecrit G.Genette) que ses classifications correspondaient a quelque chose et que sa description est encore aujourd'hui la seule dont nous disposions sur certains aspects du langage (elle nous offre avec une rigueur vraie « une etude systematique des ressources du lan-gage»).

Cependant, reconnaitre que « l'on a jete parfois le bebe avec l'eau du bain » ne signifie pas que la stylisti-que contemporaine doive revenir a l'ancienne rhetorique ; et reconnaitre la valeur de ses classements ne signifie pas davantage que l'on doive accorder une confiance aveugle en leur efficacite, ne serait-ce au moins que parce que « l'effet d'une figure varie avec le contexte ».

De fait, malgre le regain d'interet que connait actuellement la rhetorique, la stylistique garde ses distances avec cette discipline dont elle a, plus ou moins, retenu les lecons. On est d'abord passe, sous l'influence de la linguistique historique, par un grand vide : le style que les epithetes ne qualifient plus avec precision (style tragique, par exemple, n'exprime plus qu'une impression et non une description objective comme c'etait le cas a l'epoque classique), n'est plus l'objet d'une etude scientifique. Puis, avec Ch.Bally, dont les recherches procedent cependant de l'ancienne rhetorique, on n'a que mepris pour les « termes techniques et rebarbatifs» qu'elle proposait. Ce mepris, pourtant, est reconfortant : il annonce qu'au vide succede l'etude et que le style, redevenant objet d'analyse, reprend place parmi les preoccupations des linguistes ; c'est que l'ecole saussurienne a retrouve le probleme du style, du fait meme qu'elle pose l'opposition langue/parole. Mais, mefiante envers l'acte original que constitue le style individuel, elle s'interessera au premier chef a l'etude des styles collectifs. Ce sera ce que l'on appelle la stylistique de l'expression. Au contraire, sous l'influence de l'ecole idealiste (Schuchardt), on s'etait mis a penser que le style individuel etait interessant puisqu'il etait veritablement l'homme et qu'il contenait, outre un art qui puisait ses moyens dans une langue commune a tous, toute l'originalite et la personnalite de l'ecrivain. Aussi l'etude du style sera-t-elle, non le classement des faits de langue consideres en eux-memes, mais la recherche de l'esprit qui preside a la mise en ?uvre des materiaux qu'ils constituent, qui preside en definitive a la creation litteraire.

La stylistique descriptive ne se preoccupe que du fait linguistique pris en lui-meme. C'est Ch.Bally (eleve et successeur de F.de Saussure) qui a fonde veritablement la stylistique descriptive en tant qu'etude systematique: « La stylistique etudie les faits d'expression du langage du point de vue de leur contenu affectif, c'est-a-dire l'expression des faits de la sensibilite par le langage et l'action des faits de langage sur la sensibilite ». Mais Ch.Bally etudie surtout la valeur expressive des structures linguistiques plutot que leur role ponctuel dans telle situation precise. C'est dire que sa demar-che est une stylistique de la langue, non une stylistique de la parole ; et que Ch.Bally ne se preoccupe point de l'usage particulier qu'un ecrivain, par exemple, ferait de ces structures dans un cas donne. Ce serait la affaire de « style » (= de critique litteraire), non de stylistique.

Les valeurs stylistiques. Soit un enonce : [bosup m0sj0 kupbs]. Cet enonce, en plus d'une valeur notionnelle (les sons articules independamment de toute intonation particuliere informent mon interlocuteur de mon salut), a une valeur expressive et une valeur impressive. Celle-ci est faite d'une intention qui cherche a produire une impression sur l'interlocuteur (respect, ironie, indifference feinte etc.); celle-la trahit les origines sociales, les tendances psychologiques du locuteur. Ces deux valeurs interessent Ch.Bally comme des valeurs stylistiques.

Ch.Bally definit ce qu'il appelle les effets naturels et les effets par evocation. L'ellipse, par exemple, qui est apte, par le raccourci qu'elle propose, a exprimer l'emotion, est un effet naturel; l'emploi d'une syntaxe argotique qui reflete l'appartenance a une classe sociale ou a une mentalite particuliere est un effet par evocation. C'est dire que la stylistique de Ch. Bally s'interessera aux tons (familier, soutenu, etc.), aux styles (familier, epique etc.), aux diverses langues (parlers d'epoque, langues des groupes sociaux, influences regionales et dialectales, etc.) et dans chaque categorie citee, elle etudiera les composantes linguistiques que sont la phonetique, la morphologie, la semantique et la syntaxe.

12. Analyse linguistique du recit

S'exercant sur un discours, la stylistique ne peut guere se passer, comme nous avons vu, des enseignements que peut lui fournir la lin-guistique : connaissance historique de la langue, description de la substance phonique qu'est un texte, description de la morpho-syntaxe de la langue dans laquelle le texte est ecrit, connaissance du lexique, etc. Faute de tenir compte des observations positives faites par le linguiste, la stylistique se dirigerait vers l'impres-sionnisme de la critique litteraire pratiquee par ce que l'on appelle l'honnete homme. Aussi a-t-on essaye d'introduire la methode et les concepts de la linguisti-que dans l'etude du recit, c'est-a-dire au-dela de la phrase. Generalement, la linguistique, en effet, s'arrete a la phrase qui est « le plus petit segment qui soit parfaitement et integralement representatif du discours » (A.Martinet) : « Ayant decrit la fleur, le botaniste ne peut s'occuper de decrire le bouquet ». Mais, comme la phrase, le discours (ensemble de phrases) est un ordre, organise, avec ses regles, ses unites, sa grammaire : «Au-dela de la phrase et quoique compose uniquement de phrases, le discours doit etre naturellement l'objet d'une seconde linguistique ». Etudie a partir de la linguistique, le discours sera traite comme une grande phrase (dont les unites ne seront pas necessairement des phrases, au sens gram-matical du terme). Comme tel, il participe d'un systeme qui a sa grammaire, ses unites fonctionnelles (aux fonctions elementaires de l'analyse grammaticale cor-respondent les personnages d'un recit) et il pourra etre analyse a trois niveaux -- concept fourni par la linguistique -- de description (les fonctions, les actions, la narration).

Pour ne donner qu'un exemple, on rappellera que le premier niveau est fait de fonctions qui sont de nature distributionnelle et d'indices qui sont de nature integrative (et qu'il faut donc « denouer ») ; a ce niveau, on pourra deja donc effectuer un premier classement des recits : fonctionnels (les contes populaires), indiciels (les romans psychologiques). On peut meme ne se preoccuper que de proceder a une analyse formelle du recit qui aura le merite d'inviter a s'interroger « sur ce qu'il convient d'appeler la structure profonde du texte». Il faut, en effet, supposer que le texte est une structure si l'on souhaite le decrire scientifiquement.

On ne peut, en effet, eviter la linguistique : le texte litteraire est langage et communication, il est un objet linguistique. A partir de ce postulat, on peut poser, a la suite de M. Arrive, que le texte litteraire est clos (= « limite dans le temps et/ou l'espace » ; ou = « structuralement fini », I. Kristeva), qu'il n'a pas de referent et qu'il est soumis aux structures linguistiques (il « s'insere dans les structures » d'une langue et il « constitue par lui-meme un langage »).

C'est dire qu'il faudra tirer les consequences methodologiques de ces postulats, a savoir : l'adoption des methodes linguistiques pour la description stylistique, le refus de tout recours a un referent et aussi le refus de prendre en consideration toute information qui serait exterieure au texte a etudier.

Tout n'est cependant pas linguistique dans l'objet stylistique que consti-tue un texte litteraire. Que la linguistique fournisse au stylisticien des instruments de travail, c'est une chose. Il n'empeche : le stylisticien « reste souvent conscient que, s'il se prive de l'apport de l'histoire litteraire et refuse de considerer le contexte reel pour ne chercher les indices que dans les formes, que ce soient les formes de l'expression ou celles du contenu, une part du phenomene litteraire, l'aspect concret de celui-ci, lui echappe». C'est dire qu'il n'y a pas que les linguistes qui revendiquent le droit de parler du style et que, parmi les linguistes qui en parlent, certains revendiquent le droit d'en parler a l'aide d'outils qui n'appartiendraient pas tous a la linguistique. «La stylistique apparait au carrefour de bien des routes. La grammaire, la linguistique, la linguistique comparee, la statistique, l'histoire litteraire, la caracterologie, la rhetorique (au sens d'etude des procedes et liberee de ses aspects normatifs), la dialectologie, la critique.. projettent sur le phenomene du style l'eclairage de leurs methodes».

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