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Les moyens linguo-stylistiques de letude du texte скачать рефераты

p align="left">Si on accepte de definir le texte comme une suite d'enonces (eventuellement reductible a un seul), la grammaire de texte, elle-meme definissable comme l'ensemble des regles permettant l'inter-pretation (ou, plus exactement, la prevision d'interpretation) des textes, devra s'assigner -- au minimum -- deux objectifs: a) fixer les regles d'interpretation liee au contexte linguistique, indepen-damment de tout engagement enonciatif (composante locutoire du texte); b) fixer les regles d'interpretation liee au contexte enonciatif (composante illocutoire du texte). Independamment -- redisons-le -- de toute situation enonciative, tout element d'un texte, et par consequent tout texte, doit obeir a une regle majeure : la cohesion textuelle (ou continuite the-matique). Cette regle exige que toute sequence textuelle s'insere de maniere satisfaisante dans son contexte linguistique. Le non-respect d'une telle regle expose a ce qu'on nomme communement le coq-a-l'ane. Ainsi, si un profes-seur de linguistique, au milieu d'un cours, declare d'un seul coup : Aujourd'hui est un tres grand jour : le Beaujolais nouveau est arrive, cette sequence textuelle, en elle-meme pleinement interpretable, sera contextuellement inacceptable.

La grammaire de texte, dans sa prise en compte de la compo-sante locutoire du texte, doit etre en mesure de repertorier les mecanismes qui assurent le respect de la cohesion textuelle. Ces mecanismes sont essentiellement de nature semantique.

7. Regles du discours 

Par commodite, on distinguera deux ensembles de regles, d'ail-leurs etroitement lies : a) le premier reunit les regles qui permettent la relation qu'il faut instaurer entre l'enonciateur et le destinataire pour que la persuasion soit effective ; b) le second concerne, plus specifiquement, les moyens techniques qu'il faut mettre en ?uvre, c'est-a-dire le travail du texte par l'enonciateur. L'art de persuader etant en cause des qu'on se place non plus dans l'ordre du vrai (plan de la logique) mais dans celui du vraisemblable, l'orateur se doit de mettre en ?uvre un certain nombre d'arguments de nature a emporter l'adhesion de son auditoire, c'est-a-dire a assurer la cre-dibilite de son propos.

Aristote distingue trois types d'arguments : l'argument ethique, l'argument pathetique et l'argument logique. Les deux premiers sont d'ordre affectif, le troisieme d'ordre rationnel. L'argument ethique renvoie aux valeurs morales qui, normale-ment, doivent s'attacher a la personne de l'orateur. Notamment, il doit tout mettre en ?uvre pour susciter chez son destinataire la presomption de sincerite. L'argument pathetique renvoie plutot aux effets de caractere psychologique que l'orateur doit susciter chez le destinataire : il doit notamment chercher a l'emouvoir. L'argument logique renvoie a l'argumentation meme que l'orateur developpe, c'est-a-dire a la dialectique du discours, aux preuves qu'il choisit et a la maniere qu'il a de les agencer.

Le travail du texte. -- S'il est vrai que l'art oratoire est un tout et, comme l'appelait G. Molinie, que la personne physique de l'orateur, son sens de la gestualite, son vetement meme importent, il reste qu'il se realise essentiellement dans l'elaboration du discours. Le discours est concu comme un acte de langage complexe, traditionnellement divise en quatre temps, qu'on designe par quatre termes techniques repris par calque des traites de rhetorique en langue latine : l'invention, la disposition, l'elocution et l'action. Les trois premiers correspondent a des phases preparatoires du discours, le quatrieme a sa proferation meme :

-- L'invention : moment, liminaire, de la recherche des arguments appeles a etre developpes en liaison avec le sujet a traiter.

-- La disposition : moment ou l'on organise ces arguments et ou, plus generalement, l'on fait le plan du discours -- lequel, en principe, s'articule en quatre parties : a) l'exorde, qui, notamment dans le genre judiciaire, consiste a rendre l'auditoire bienveillant ; b) la narration, ou expose des faits ; c) la confirmation, qui consiste en l'expose des arguments censes conduire a la conclusion souhaitee (elle inclut la refutation des arguments adverses) ; d) la peroraison qui, en principe, est a la fois recapitulation des arguments et appel direct a l'auditoire (non plus, comme au debut, pour susciter sa bienveillance, mais son enthousiasme, sa pitie ou son indigna-tion).

-- L'elocution : moment encore preparatoire, qui concerne l'ecriture meme du discours, notamment sa forme ou style. Cette exigence stylis-tique, sur laquelle insiste beaucoup Aristote, se laisse definir a partir de la notion clef de convenance. Il faut qu'il y ait un rapport aussi etroit que possible entre l'objet traite et la maniere de le traiter.

L'action : c'est «la prononciation effective du discours» ce qu'il peut impliquer d'effets de voix, de mimique et de gestique». Aristote definissait le genre dramatique et le genre epique res-pectivement a partir du theatre de Sophocle et de l'epopee home-rique. Autrement dit, au moins au depart, sa demarche etait empirique et inductive. Toutefois, la presentation qu'il fait de ces genres, l'influence platonicienne aidant, se laisse interpreter comme archetypique et anhistorique. De fait, meme si l'on admet qu'un genre (litteraire ou non) puisse faire l'objet d'inflexions historiques, il faut neanmoins postuler que la permanence l'emporte sur le change-ment pour que l'idee meme de genre, c'est-a-dire de genericite tex-tuelle, ait un sens.

De maniere generale, les linguistes modernes postulent cette genericite, sans laquelle l'idee meme de typologie textuelle parait impossible. Il nous semble que cette « reevaluation » moderne de la genericite textuelle a revetu deux formes: ou bien elle privilegie la dimension locutoire du texte, ou bien elle privilegie sa dimension illocutoire.

II s'agit de mettre en evidence des constantes, ou invariants structuraux, des textes appartenant a un meme genre. Le forma-lisme russe des annees 20 ou la semantique structurale d'A. J. Greimas, dans les annees 60, se rejoignent ainsi pour essayer de montrer qu'il y a, par exemple, des structures types du recit, qui sont en nombre fini, ce qui signifie que les relations entre les personnages tout comme l'enchainement des evenements obeissent a des sche-mas par certains cotes preetablis et, a ce titre, partiellement previ-sibles. En ce sens, on peut admettre qu'il existe une grammaire des genres, ce qui revient a dire qu'un genre (romanesque, theatral, etc.) se definit essentiellement par l'invariance de certaines relations formelles entre les composantes textuelles qui le cons-tituent.

Probablement plus moderne que l'approche precedente, qui, a bien des egards, n'est qu'une transposition dans le plan textuel des hypotheses structuralistes, elle renoue, en profondeur, avec l'an-tique approche aristotelicienne.

8. Liens de la linguistique textuelle avec la stylistique

Il faut bien preciser le fait que la linguistique est etroitement liee a la stylistique et surtout a la stylistique fonctionnelle.

La stylistique est a la fois une methode et une pratique, c'est-a-dire une discipline. On en a longtemps gauchi la specificite, voire conteste meme l'existence, en la subordonnant a son objet evident : le style. Or, cette evidence est apparue, a tort ou a raison, de plus en plus opaque ; on a semble se perdre parmi des definitions contradictoires du style ; on est alle jusqu'a dissoudre la realite de cet objet; on est ainsi arrive a une situation bien decevante : un champ de decombres, ou l'on ne fait plus de stylistique que par provocation, ou par defaut, ou par substitution. Situation paradoxale apres la grande floraison des etudes de langue ces dernieres annees ; mais situation, finalement, satisfaisante pour l'esprit routinier comme pour l'innovateur systematique.

Il est cependant dommage de ne pas profiter d'un moment privilegie dans notre epoque : celui qui relie l'irremplacable acquis des recherches classiques et traditionnelles precieux piments des developpements actuels les plus modernes. La sagesse consiste donc a partir de la stylistique et non du style. On installe au depart une praxis, et on examine ce qu'on trouve a la fin.

On admet qu'il s'agit d'analyser des faits langagiers. Mais quels faits ? Il est possible d'y voir plus clair en situant la discipline par rap-port a d'autres, avec lesquelles elle a partage le vaste mouvement hermeneutique de notre periode : la linguistique, la semiotique et la critique.

La stylistique est partie de la linguistique, entendue au sens de science du langage. Il ne faut pas etre dupe de ce terme de science, surtout a cause des connotations de sciences exactes qui lui sont indument, et comme par atavisme, attachees. Mais on peut appeler science l'investigation systematique et technique du domaine particulier de l'activite humaine qu'est le langage : une telle science, la linguistique, comprend incontestablement des disciplines diverses : phonetique et phonologie, semantique, lexicologie, syntaxe (pour ne citer que des domaines bien connus)... stylistique. L'objet de chacune de ces discipli-nes est plus ou moins manifeste, mais on concoit aisement qu'il s'agit chaque fois d'une aire a delimiter dans le phenomene linguistique. En tout cas, linguistique n'est pas pris au sens d'une theorie linguistique speciale.

La relation avec la semiotique permet de preciser les choses. Consideree moins dans la rigueur de la doctrine que dans son esprit et d'un point de vue global, la semiotique explore la portee significative vers l'exterieur -- la significativite -- d'un systeme semiologique donne : le langage; elle emprunte donc une partie de ses methodes a d'autres sciences qu'a la linguistique. Il n'empeche que les questions de representativite, de valeurs significatives, sont au c?ur de la problemati-que stylistique : decrire le fonctionnement d'une metaphore ou l'organisation d'une distribution de phrase, c'est necessaire ; mais cette operation n'a d'interet que si on peut aussi mesurer le degre du marquage langagier repere en l'occurrence. Et cette mesure, de pres ou de loin, est d'ordre semiotique.

La critique, enfin, est un discours sur le discours litteraire ; elle est aussi la somme des moyens utilisables pour tenir un discours toujours plus eclairant et toujours plus interessant ; parmi ces moyens, qui vont de l'histoire a l'esthetique, en passant par la grammaire historique, la sociologie, la psychologie et quantite d'autres approches, figure la stylistique, appliquee a la formation concrete du discours etudie. La science de la litterature, qui cerne la litterarite de ces discours, rencontre forcement les determinations stylistiques des genres et des procedes. La stylistique est ainsi un instrument de la critique (et notamment de la critique d'attribution). Il est peut-etre temps de dire clairement de quoi il s'agit ; mais on l'aura justement pressenti dans les lignes qui precedent. En realite, il existe plusieurs stylistiques. Et d'abord, d'une certaine facon, il y eut comme une premiere stylistique derivee de la phraseologie : c'est en gros la tradition de Ch.Bally. On part du principe que, dans la pratique du langage, on peut isoler des segments de discours, identifier des faits langagiers, et traduire de diverses facons des contenus semanti-ques identiques. Par rapport a une sorte de degre zero d'expression, approchable a l'aide d'un dictionnaire ideologique qui contribue a eclairer les manipulations appliquees a l'ensemble des informations possibles, on delimite un ecart dans le discours occurrent. On aboutit ainsi a une stylistique des parlers populaire, familier, affectif, commer-cial, litteraire... ; mais a une stylistique generale de chaque parler, et non a une stylistique individuelle. On peut meme, dans cet esprit, etablir des stylistiques comparees, de langue a langue.

Apparemment opposee a cette demarche est la tendance issue des tra-vaux de poetique de R.Jakobson, et parallele aux etudes de style de G.Spitzer. On pose d'emblee pour objet un texte recu comme litteraire, et on essaie d'en scruter le fonctionnement linguistique de maniere systematique, de facon a en demonter la specificite par opposition a d'autres, voisins ou lointains ; on peut aussi etendre la visee a un groupe de textes presentant quelque homogeneite generique. Ces etudes se differencient des analyses de styles -- l'art de juger ou d'ecrire -- de l'epoque classique, en ce qu'elles sont totalement depourvues de perspectives axiologiques : il s'agit de demontage technique; mais l'objet est en partie le meme.

Un domaine neglige, parmi les recherches de ce genre, est celui de la stylistique historique. Cette negligence conduit a enfoncer des portes ouvertes, a depenser beaucoup d'effort autour, par exemple, de tel emploi d'un demonstratif dans une tragedie de Racine, alors qu'une approche plus large y aurait fait decouvrir un simple usage commun a tout un etat de langue. Autre consequence, non moins facheuse : le risque de ne plus oser faire de commentaire stylistique sur les textes ecrits dans une langue qui n'est plus la notre. Il est donc urgent de promouvoir de multiples etudes synchroniques, comme autant de tranches composant des ensem-bles articules sur le devenir historique.

C'est par rapport a ces stylistiques-la que nous proposons ici des elements de stylistique generale, circonscrits au domaine du francais moderne, et orientes vers l'analyse des textes litteraires. Inutile de faire semblant de ne pas savoir ce qu'on cherche : caracteriser une maniere litteraire a la difference d'une autre, qu'il s'agisse de difference d'auteurs, d'?uvres ou de genres. On pose le postulat suivant : une maniere litteraire est le resultat d'une structure langagiere. Decrire une structure langagiere, c'est demonter les elements qui la composent, mais auxquels elle ne se reduit pas, et mettre au jour les diverses grilles qui organisent ces elements. Mais les structures langagieres qu'on examine ne sont pas exactement celles de tout acte de langage en situation commune, c'est-a-dire en fonction de communication ou de relation : ce sont celles qui correspondent au regime de litterarite. Les elements et la grille d'organi-sation dont la combinaison determine une maniere litteraire donnee sont des faits langagiers envisages exclusivement par rapport au regime de lit-terarite. D'autre part, on ne considere que des procedes, des moyens d'ex-pression, des determinations strictement formelles. Mais aussi, jouant au niveau de la forme de l'expression, le stylistique touche forcement la forme du contenu.

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